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Photo du rédacteurSandra Gallissot

Bonheur et résilience au travail, les Dérives de l'injonction au bonheur : Une Réflexion pour les RH et les Médiateurs

Dernière mise à jour : 24 sept.


Dans un contexte où le bonheur est devenu une démarche économique, politique et morale, il est crucial pour les professionnels des ressources humaines et les médiateurs de s'interroger sur les dérives de certaines idées préconçues.


Eva Illouz, sociologue renommée, explore cette problématique dans "Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies", coécrit avec Edgar Cabanas en 2018. Elle démontre comment la psychologie positive, apparue aux États-Unis à la fin des années 1990, a paradoxalement engendré des effets néfastes en promouvant sans relâche l'épanouissement personnel et le bien-être.


Illouz souligne que le modèle de l'individu heureux est devenu synonyme du citoyen néolibéral idéal. Cette transformation du bonheur, d'une source de vertu philosophique à une norme sociale, impose une pression considérable sur les individus. Pour les RH et les médiateurs, cette réflexion est essentielle. Elle invite à repenser les approches de gestion et de résolution des conflits au sein des entreprises, en évitant de tomber dans le piège des solutions toutes faites qui, sous couvert de bien-être, peuvent renforcer des normes oppressives.



jurisk-rh, les dérives de l'injonction au bonheur au travail sur Les Bouches du Rhônes Aix en Provence Avignon...

“l’happycondrie”, angoisse de n’être jamais assez heureux et culpabilisation de ceux qui se disent en souffrance


L'accent excessif sur le bonheur personnel peut conduire à négliger les dimensions collectives et systémiques des problèmes rencontrés en milieu de travail. En tant que RH ou médiateur, il est vital de promouvoir des environnements qui valorisent la diversité des expériences et des émotions, plutôt que de se conformer à une vision uniforme du bien-être. Cette approche plus nuancée permet de mieux répondre aux besoins réels des employés et d'encourager une culture organisationnelle plus inclusive et équilibrée.

En conclusion, les professionnels des ressources humaines et les médiateurs doivent être vigilants face à l'idéologie de la psychologie positive. Ils doivent s'efforcer de développer des pratiques qui respectent la complexité humaine et qui favorisent un bien-être authentique et durable, plutôt que de se soumettre aux dictats d'un bonheur standardisé.


Bonheur et résilience au travail, l’injonction à la Bienveillance et au Bonheur : Défis et Réalités

Dans le monde actuel, le bonheur est souvent présenté comme la quête ultime, tant au niveau personnel que professionnel. Cette "happycratie" est portée par des coachs, des psychologues, des conférenciers, des manuels et des applications, qui promettent tous d'enseigner l'art d'être heureux et de penser positivement. Cependant, cette idéologie est principalement centrée sur l'individu, le rendant responsable de ses succès et de ses échecs, sans prendre en compte les déterminants sociaux et politiques.

Ainsi, le poids du destin social repose entièrement sur l'individu, créant une pression immense pour atteindre cet idéal de bonheur. Les responsables des ressources humaines (RH) et les médiateurs doivent être conscients de ces dynamiques pour éviter de renforcer des normes oppressives et contre-productives. Une compréhension nuancée de ces enjeux permet de mieux soutenir les employés dans leur quête de bien-être sans imposer une vision unique du bonheur.


La Responsabilité Individuelle : Une Vision Limitée

L'idée que chaque individu est responsable de son propre bonheur a été popularisée par la psychologie positive, notamment par Martin Seligman. Cette perspective soutient que les succès et les échecs dépendent des dispositions psychologiques personnelles et de la gestion des émotions.

Par conséquent, les individus sont perçus comme entièrement responsables de leur destin, sans considération pour les contextes sociaux et économiques influents. Cette approche crée une pression énorme sur les travailleurs, qui peuvent se sentir coupables de ne pas atteindre le bonheur promis. Il est crucial pour les professionnels des RH et les médiateurs de reconnaître cette pression et de ne pas se limiter à des solutions simplistes qui négligent les réalités complexes du milieu de travail. La prise en compte de ces facteurs peut aider à élaborer des stratégies de soutien plus complètes et inclusives.


Le nouveau “Psy-toyen”

C'est un individu isolé ayant un projet personnel et psychique à réaliser : la quête de son moi authentique, la recherche de son best possible self (BPS, “meilleur moi possible”), "meilleure version de moi", son épanouissement personnel maximal, une forme d’entreprenariat du moi.

Cette quête s’avère une gigantesque entreprise de recyclage aux sous-jacents discutables...


Un écho à l'(im)posture comportementale

L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ? En effet, la quête de bonheur au travail, souvent dictée par des recettes toutes faites et des slogans creux, peut mener à une véritable impasse. Pour lutter contre les charlatans du «moi», Julia de Funès les oppose aux grands philosophes qui permettent à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. En valorisant des approches authentiques et profondément réfléchies, elle nous invite à redécouvrir des valeurs essentielles telles que la liberté intérieure, l'autonomie de pensée et la sagesse pratique.


Ces principes, loin des modes managériales superficielles, offrent un chemin vers un épanouissement véritable, respectueux des singularités de chaque individu. « Même le bien-être voire le bonheur en entreprise est devenu procédural. Alors que le bonheur est indéfinissable, subjectif et personnel : il dépasse la sphère professionnelle, c’est un état qui change."


En disant que le bien-être rend performant, on inverse la cause et la conséquence. C’est le fait d’avoir la possibilité d’agir et d’être performant qui peut contribuer à se sentir heureux. Quant à la bienveillance, elle est devenue une norme qu’on confond avec la complaisance. La bienveillance suppose la confrontation. »


C’est en renouant avec ces idéaux humanistes que l’on peut espérer cultiver un bien-être sincère et durable, tant dans la sphère professionnelle que personnelle.


Médiation Droit RH Bouches du Rhône, harcèlement au travail Bouches du Rhône, le bonheur au travail sur Les Bouches du Rhônes

La résilience comme injonction de surmonter en positivant ...

Selon Eva Illouz. Dans Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies (coécrit avec Edgar Cabanas, 2018), « Je ne crois pas au discours victimaire. Mais ériger la résilience en norme recycle la souffrance en possibilité de développement personnel, neutralise toute plainte et donc toute contestation.


Pour cette idéologie qui cherche à tout positiver, le bonheur est un objectif atteignable, à condition qu’on se pren­ne en main et qu’on sache adopter une bonne attitude face à l’adversité. Ceux qui continuent, malgré tout, à souffrir sont donc culpabilisés, accusés d’être responsables de leur souffrance.


Il y a là une logique pernicieu­se. Stigmatiser, mépriser la souffrance, c’est en effacer le scandale, c’est minimiser le caractère inacceptable de l’injustice sociale ou même du hasard tragique. C’est une façon d’exercer un contrôle sur les individus et d’annihiler la légitimité d’un malaise ou d’une revendication.


En fustigeant les émotions négatives, la psychologie positive définit comme sain d’esprit seulement celui qui est réconcilié avec le monde. Or la colère, la frustration, la peur, l’envie sont aussi des effets du lien social, les mouvements politiques naissant justement quand à travers ce type d’émotions se font sentir des malaises collectifs, des anxiétés communes. »


"donner à ses citoyens la possibilité de se battre, qui ne neutralise pas cette possibilité par la peur, l’intimidation ou la honte ? »


L’Importance des Experts en relations interpersonnelles mais aussi des compétences en Relations sociales, en Prévention des risques et en sécurisation juridique pour "replacer les curseurs".

Pour répondre aux défis posés par l'injonction au bonheur et à la résilience au travail comme à la responsabilité individuelle, il est essentiel de faire appel à des experts en relations sociales. Ces professionnels, tels que ceux de JuRISK-Rh, possèdent une compréhension approfondie des dynamiques collectives et des relations sociales en entreprise.

Ils peuvent offrir des perspectives essentielles sur la gestion des conflits, la prévention du stress au travail, et la promotion d'un environnement de travail sain et respectueux.

Une approche systémique et méthodique qui intègre diverses expertises, permet de mieux répondre aux besoins des employés et de favoriser un bien-être authentique et durable. En collaborant avec des spécialistes de différents domaines, les RH et les médiateurs peuvent créer des environnements de travail plus justes et équilibrés, où chaque individu a la possibilité de s'épanouir pleinement.



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